La Lumière de l'Amour

Posté le par Louis dans Récit et littérature

La Lumière de l'Amour

Il était une fois deux enfants qui devenaient doucement de jeunes gens, une longue fille délicieuse et un garçon si gentil qu'il en était aimé, tant aimé d'elle et de chacun,
De tous vraiment.

Lui ne voyait pas, plus exactement ne voyait plus ; enfant, ses yeux connaissaient la lumière puis la lumière les avait désertés…
Par accident, drame extérieur mais surtout intérieur :
Oh ! cruauté des cruautés, absence inconsolable du soleil…

Elle l'aimait follement, comme son ami, son confident, son petit frère de cœur et de vie :
Son double au masculin :
Le compagnon de ses jeux et de ses sentiments les plus doux, dans l'innocence de leur
dix-sept ans !

Tout était beau pour lui puisqu'elle était là :
Elle était la lumière de ses yeux éteints et de ses visions d'amoureux…

Souvent, ils jouaient du côté de la rivière, sous les guipures d'or du soleil qui jouait sur l'eau, lui aussi :
Oh ! soleil, comme tu es beau !

Les deux amis s'amusaient dans l'onde rafraîchissante, par cet été brûlant :
L'été comme jamais dévorait ses musiques…

Il était musique, elle était lumière…

Et puis…
Et puis…
Comme toujours…
Comme toujours :
La séparation survient, la brisure, la blessure, l'irréparable…

Un soir au bal du village, elle dansa follement avec un grand gaillard mal dégrossi mais très entrreprenant :
De ce soir-là, de ce jour-là, elle s'amouracha de lui :
Un blond un peu gauche mais assez brave…

Lui, celui qui avait perdu la vue, voulut alors perdre la vie :


Car elle ne venait plus avec lui au bord de leur rivière, elle ne nageait plus avec lui dans l'eau bénie de l'enfance…

Trop occupée à ses nouvelles amours plus concrètes et sans doute charnelles :
Elle le délaissa et il se sentit infirme, infirme d'elle surtout :
Car il ne pouvait seul se rendre sur les rives de la belle rivière de l'espérance, le chemin était par trop escarpé et incertain…

Mais un jour,
Mais un jour…
l'un de ces jours de drame et d'abandon, il y descendit quand même et…
Roula sur les pierrailles, roula, blessé par les rochers, meurtri par les cailloux, assassiné par son amour défunt :
les amours défuntes…

Il roula jusqu'en bas, tomba dans l'eau et perdit souffle et espoir :
Avant, cette rivière était, car il l'avait baptisée, comme il aimait à tout baptiser de noms amis et doux :

L'espérance des désespérés !

Il s'éteignit, suffoquant seul, bien seul, trop seul,
Tout à fait seul…

C'est seulement le lendemain, vers midi, en ce mois d'août magnifique et propice aux étreintes,
Qu'on le retrouva :
Ecorché et la vie l'ayant quitté pour jamais :
Une dépouille d'amour, un corps sans vie qui n'avait pas eu le temps de vivre et en avait d'avance perdu le goût, tout à fait :
Brisé, disloqué, massacré par la cruauté de l'existence et l'abandon de sa petite fiancée d'avant,
d'avant,
D'avant l'autre garçon du bal…

Son prénom était Diamant ; le prénom de son aimée, de sa tant-aimée était Emeraude…

Quand elle le vit, parti pour toujours et tant blessé :
Elle fut prise d'une immense affliction…
Son âme fut triste à en mourir…

Mais, à ce moment-là et parce qu'il l'aimait, il ne voulut pas, d'où il était à présent, qu'elle se culpabilisât…

Il ne voulut surtout pas qu'elle souffrît, car le véritable amour ne veut que le Bien…

Alors, un miracle prodigieux se produisit, une merveille :

Diamant se fit Lumière :

Si douce et si bienfaisante, si bonne et si bienveillante…

Il enveloppa tendrement Emeraude et entra, sans effraction, dans son Cœur pour, non la juger où la punir, mais pour la consoler…

Diamant qui vivait à présent dans le Temple du Cœur d'Emeraude lui parlait souvent et elle faisait de même.

Il lui disait :
tu dois faire des enfants, avoir une belle vie de femme et ne jamais regretter de m'avoir délaissé :
après tout, tu avais le droit d'aimer qui ton cœur voulait. ---


Voici :
L'amour vrai ne connaît nul égoïsme, aucun reproche :
Si ton cœur, lui disait-il, t'adresse quelque reproche, l'amour que je suis est plus grand que ton Cœur.

Il lui disait encore :
Tu étais la lumière de mes yeux enfuis, le jour où tu es partie je suis mort.
A présent :
Je suis la Lumière de ton Cœur, jamais je ne te quitterai et jamais tu ne mourras…

Car :
Je T'AIME comme personne ne pourra jamais t'aimer et mon souffle de tendresse infinie, d'affection absolue, t'accompagne :
Jamais, jamais, mon Emeraude tant chérie, tu ne rouleras sur les pierres du chemin de la vie :
Je te porterai moi-même sur mes mains qui te guériront de tout découragement :
Car :
JeT'AIME

Louis Polèse
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