Jésus de Thalasseth

Posté le par Louis dans Récit et littérature



La distorsion du temps ?
Vous connaissez ?

Ainsi en fut-il pour Jésus.

On connaissait déjà un certain Jésus, apparu dans l'Antiquité des hommes, en Israël.
On pense qu'il s'était matérialisé pour se dématérialiser, dans un phénomène que les primates hominidés d'alors avaient appelé :
Résurrection puis ascension.

En somme, l'arrivée sur la Terre d'un vaisseau spatial et son départ.
Entre les deux, environ 35 années-homme.

Mais aujourd'hui, nous sommes en 2050.
Voici une dizaine d'années que quelqu'un fait parler de lui, dans la Matrice, dans le cyberespace universel.

Il a pour nom Jésus de Thalasseth.

On l'a ainsi baptisé, car il vient de l'océan Thalassa, plus précisément Panthalassa, puisque toutes les terres émergées ne forment qu'un continent :
La Pangée, comme à l'origine,
Suite à la fonte complète des glaces.

En 2015, un vaisseau venu du cosmos s'était abîmé dans la Panthalassa naissante.

Plusieurs navires s'étaient portés à son secours, on connaît la légendaire solidarité des marins.

Mais dedans le vaisseau :
Personne, à vue humaine du moins :
Il était vide.

En réalité, il était habité d'une présence invisible, impalpable :
La Puissance Créatrice et salvatrice.

On ouvrit ce vaisseau miraculeux à grand peine pour donc n'y trouver personne :
Sarcophage antique doté des modernités technologiques du dernier, dernier cri…

Parmi l'équipe des découvreurs, une femme :
Mariam, une militaire.

Elle était bouleversée, toute chamboulée.

Elle se senti envahie dans toute son intériorité, jusqu'aux organes les plus intimes de la vie,
D'une chaleur indicible.

Cinq semaines plus tard, elle était en aménorrhée totale, alors que son cycle était normalement abouti pour les jours de la découverte.

Elle consulta pour découvrir une autre chose, une chose incroyable :
Elle était bel et bien enceinte.

L'affaire aurait pu en rester là.

Mais, à la première échographie :
Deux toubibs idiots (quoi de plus normal)
Vinrent vers elle, avec la mine sombre, disons la gueule des mauvais jours. 
Deux vrais gueules de cons à la voix de faussets/castrats !

-Madame, faut avorter-

Mariam :
-why- ?

Dans ces cas bizarres, quand on détecte de telles anomalies, Madame, on conseille et puis on impose :
L'interruption thérapeutique de Grossesse.

Elle cria, NON,
sentant bien qu'elle portait le trésor ultime :

-foutez-moi la paix-.

Mais la toubiberie des couillons ne l'entendaient certes pas de cette oreille et on s'empara d'elle pour la sangler :

Ils disaient :
On doit toujours rester maîtres du patient, un peu comme de son véhicule.
HIHIHIHIHIHI !
C'étaient des misérables, des enculés !

C'était la nuit, on l'avait placée à l'isolement.
Prélèvements et tout…

Elle portait la camisole de force et était fortement sédatée :
Sous neuroleptiques et une bonne douzaine d'anxiolytiques bien lourds.

C'était le silence des condamnés :
La chambre noire aux meubles fixés au sol,
Avec les doubles portes.

Déjà, comme du temps d'Hérode le Grand, on voulait faire périr le CHRIST mais là in utero :
On est jamais assez prudents…

Mais un miracle se produisit :
Avec tout leur matériel de bourreau, de curetage pour retirer ce qu'ils appelaient, les salops, le matériel indésiré de grossesse :
Ils ne virent plus rien à l'examen.

-à la bonne heure, elle aura fait une fausse couche précoce, on est débarrassé de la folle et de son petit fou-.

En effet, lors des tortures qu'ils lui avaient fait subir :
Ce qu'ils avaient vu de leurs yeux de merde :
Leur avait fait peur :
Une lumière qui affolait les écrans…

On ne tue pas la lumière, bande d'abrutis.

Mariam quitta l'hôpital, comme on sort de prison.

Elle sentait grandir en elle le mystère bienheureux de DIEU.

Pas de papa, une enfance pauvre, car elle avait été radiée de l'armée, après l'épisode du vaisseau et le refus d'avorter, comme toutes les autres salopes,
Comme ils criaient de haine.

Etait-ce une PMA :
Procréation médicalement assistée,
Ou :
Une GPA :
Gestation pour autrui ?

Non, c'était l'amour d'une femme qui protégerait son bébé, son enfant, jusqu'à la mort, jusqu'à l'amour.

Les années passèrent :
Vers 2047,
La Planète Océan n'était plus qu'une masse gélatineuse, tant les Méduses l'avaient colonisée.
Plus de poissons, sauf des poissons aux fortes écailles, comme en armure, qui étaient inbouffables et tout bleuis.

Les glaces fondues avaient fini par submerger la Pangée et c'était un monde aquatique et sombre, tout pollué, tout irradié.

C'est dans ce contexte que Jésus de Thalasseth commença de prêcher l'amour…

Mais, là, on fut plus efficace qu'en Israël :
Il fut interné, puis emprisonné pour :
Appel à l'ignorance et à l'obscurantisme.

Depuis son cachot, Il agissait pourtant, le Jésus…

Il s'était choisi douze apôtresses, jugées plus fiables que des garçons.

Les plus gradées dans son armée céleste s'appelaient :
Pierrette et Jeanne.

Son message se répandit, comme une flamme dévorante.

Les scientifiques-tueurs décidèrent alors sa mise à mort.

En 2050, on dressa un gibet dans la cour de la prison.

Mais Mariam veillait, car elle méditait toutes les choses dans son cœur de super-maman.

Il disait que toute maladie serait guérie, qu'il fallait détrôner les maîtres infernaux de ce monde.
Il disait que DIEU, sa Mère, renversait les puissants de leur trône et élevait les humbles.

Magnificat ! ALLELUIA ! AMEN !

Tous ceux qui pouvaient le rencontrer, étaient emballés :
Ils porteraient, quoi qu'il arrive, son message d'amour et de paix de par l'univers.

Par sécurité, pour effacer les mémoires depuis l'ordinateur central, on gomma tout souvenir des croix qui ornaient tombes, calvaires et temples en ruine de par le monde :
Même englouties, il convenait d'être prudent.

C'était l'Antéchrist qui régnait sur l'univers et que pesait ce prédicateur incarcéré pour internement administratif, dans ses frusques rapiécées et avec sa maigreur de condamné ?

Mais Mariam veillait.

Le problème :
Jésus avait interdit qu'on le libérât par quelque violence que ce soit.
Il était pacifiste et bon.

Mais un miracle se produisit :
Il se décorpora, tranquillement, pour lever les verrous et anesthésier les bourreaux jusqu'au matin prévu pour son exécution.

Il disparut et jamais on ne le revit.

Etait-ce la Parousie ?

Mais il vivait, il vibrait dans les cœurs, d'abord de sa maman Mariam, puis dans les entrailles de ses apôtresses, puis dans tous les cœurs féminins.
Car aucun homme n'adhéra à sa doctrine au début.

Ils disaient que Jésus, dont on disait qu'il tenait sur un petit ânon, était sans doute un intersexe ou un truc du genre.

Le monde humain s'enfonçait dans le silicium, l'uranium et la gélatine de l'océan à présent recouvrant toute la Ter de ses flots immobiles et noirâtres.

Quelques-uns furent choisis, parmi les humains, pour fuir la Terre à bord de plusieurs vaisseaux très puissants.
Pour carburant, on utilisa tous les morts de la Terre :
Ils étaient cent milliards de cadavres dans les tuyères.

Les vaisseaux s'élancèrent, tout mortifères, dans l'égoïsme et dans la mort.

Mais le vaisseau merveilleux du CHRIST Jésus les précédait :
Pour les anéantir cette fois.

Des rayons de vie firent exploser les vaisseaux du mal :
Ce fut le jugement dernier.

On avait voulu le faire dépérir, puis périr.
On avait voulu l'avorter, le détruire en l'empoisonnant de mille drogues noires.
On avait recommencé le fameux coup du Golgotha :
Rien à faire.

Car cette fois, aucune des apôtresses ne le trahit.
Car cette fois, Mariam était une scientifique et un soldat d'élite.
Car cette fois, les temps étaient accomplis :
L'être humain avait tué la création de DIEU et c'était irrémissible, ce péché-là…
Car cette fois, Jésus, le CHRIST, n'avait plus besoin de ressusciter, donc plus besoin d'en passer par la mort du corps.

La Terre était déserte et foutue.
Mais, avec le temps, elle refleurit.

La création de DIEU est éternelle et ce dernier déluge avait tout nettoyé :
Tout purifié.

Jésus revint, avec les siens, habiter la Terre et ce fut pour l'éternité de l'amour :
Dans le beau, le bien et le vrai.

Car tout ce que je vous ai écrit ici est vrai.

Mais vous êtes libres de ne rien en croire…

Un joli soleil baignait les prairies.
De petites filles, des fillettes de la joie,
Se coursaient.
L'idée-même de mort avait péri.
Tout était neuf mais le savoir demeurait.
Le Gouvernement était tenu par des sages, élus pour leur force d'aimer.

Où était passé Jésus ?

Nul ne le savait, car il était comme ça, Jésus, toujours là où on ne l'attend pas, jamais où il est attendu…

Mais restait son NOM :
Les aimants l'invoquaient par la prière du cœur.

Ce qu'il avait laissé en héritage aux humains :
La prière.

C'était le pont sur l'abîme, le médicament qui soignait, qui guérissait, qui construisait.

On ne le représentait plus sur une Croix.
Il était représenté par le reflet, la Lumière sur la mer, au coucher rougeoyant de l'astre solaire.

Car c'était ainsi qu'il était revenu, Jésus de la mer, Jésus de la Mère :
Jésus de Thalasseth.

La prière centrale était :
Notre Mère qui es aux Cieux.

Pourquoi ce changement  radical ?

Parce, sans Mariam, il n'aurait pas existé, pas vécu et serait mort dans les geôles médicamenteuses de l'Aldol.

L'Aldol, c'est le nom que je donne aux contrées des assassins :
Un peu comme l'Enfer.
L'Aldol, séjour des morts.
Je suis passé par là et en suis revenu.
Il s'agit d'un terrible neuroleptique, administré à celles ou ceux dont on juge, (le corps cadavériqco-médical)
Qu'ils sont dans le délire.
Qu'en savent-ils du délire :
Il est la protection devant un seul sujet préoccupant :
La toubiberie sera le déclin de l'humanité,
Réduisant toute émotion, toute perception, toute vie à des imageries magnétiques fonctionnelles.
Les imageries, c'est tout juste bon pour les petits enfants qui ne peuvent pas encore lire.
Tel est la mort médicalisée, le suicide assisté et l'avortement pour éviter que ne naissent des êtres qui coûteraient trop cher aux Assurances et ne rapporteraient rien aux Banques.

Le Paradis, c'est les AUTRES…

Louis Polèse
tous droits réservés

Cette publication a été lue: 6932 fois