AMANDINE : la Nymphe et l'Ondine

Posté le par Louis dans Récit et littérature

A Lausanne, ce Samedi Neuf Avril 2016,


Amandine, la Nymphe et l'Ondine


Bien sûr, espérer !

Il était là, Présence aimante malgré les offenses, le coeur en enfance…

La fillette le regardait, regard magnétique, comme il pleurai en-dedans peut-être, mais c'était pas sûr…

Elle vint se lover contre sa poitrine où appelait l'espoir d'une éternité, l'immense espérance d'une rencontre, le dénuement d'un homme qui était toujours sincère.

Il dit :
Amandine, reste auprès de moi, Ta Maman viendra TE chercher pour aller jouer au Jardin, tout à l'heure.

Amandine, cinq ans, le comprenait, cet homme qui était la Paix, l'Harmonia des âmes.

Blottie contre lui, elle le consolait, mais de quoi, de qui ?

Ce qui le blessait, c'était son Amour inconditionnel que l'on disait naïf, enfantin, même puéril.

Bien que connaissant les turpitudes, les reniements, les blasphèmes, les hontes, l'immoralité de bien des êtres :
ne pas se réduire au pire, croire toujours, toujours se donner, donner, sans juger.

Ses mots, la fillette les comprenait, en fait.
Elle avait elle aussi été heurtée par le peu de sincérité de tant de personnes, l'abjection de certains, la méchanceté et la bêtise de beaucoup.
Mauvais, cela voulait signifier bête et méchant tout ensemble…

Mais il lui avait confié son espoir :

L'Amour désarme, si l'on accepte d'être le premier désarmé.

Désarmé, désarmant, l'homme était dans la droiture, la défense des humiliés, le seul combat qui vaille d'être mené, mais pas pour soi, c'est tout.

Renoncer au rejet de l'autre, même s'il agit mal, c'est-à-dire est dans l'égoïsme et la défense de soi.

C'était comme en Amour, entre l'aimé et l'aimant :



Il n'y avait d'injuste que l'incompréhension, quand, au lieu de s'ouvrir et de s'assumer,
, quelqu'un choisit de rendre les autres responsables de son mal de vivre, de son mal être :


Cela lui rappela douloureusement un ami si cher qui s'était donné la mort par trop-plein de détresse, car, après avoir tellement espéré que sa passion pour sa Belle serait payée de retour, serait réciproque,

Il ne put se résigner, quand il la voyait au bras de son rival, Lair épanouie et l'oeil alangui…

C'était dommage, c'était tragique.
Mais il croyait, cet ami en allé, que sa Belle, sa Princesse comme il l'appelait, entendrait les cris muets,
Tout intérieurs de son coeur brisé, tandis que secrètement, à l'intime, son espoir d'Elle montait comme un encens vers le Ciel de sa Chevelure à Elle.

Mais, non.
Elle s'amusait, riait et embrassait un autre homme, bienheureuse et sans tourments :
Ne lui accordant, à lui, qu'un furtif regard, que dire ?

Amandine lui murmura :
moi je suis là.
Lui était peut-être seul, trop.

Le rêve, la rêverie, l'adoration, les sanglots, rien ne sert de rien, mais son ami n'accepta pas et déserta la vie.

C'était un malentendu, une souffrance d'enfance qui revenait le torturer, pas sa Belle qui n'avait jamais ressenti envers lui de sentiments amoureux, c'était simple, pourtant, mais l'enfance revient toujours hanter les esprits les plus purs.

Le noir se fit et se figea, noyé d'ombre :
Amandine s'endormit, la main sur le cou de l'homme paternel.
Tous les deux respiraient profondément, c'était un moment de grâce…

Tenté par la colère, par la vengeance, par la négation de l'autre, l'homme y avait renoncé.

C'est sûr : la violence brise les vies, c'est sûr qu'elle les réduit en cendres.

Mais cette tentation de nier sa responsabilité pour se victimiser ou devenir dur et froid, dangereux :

Elle mène à l'enfer.

Amandine s'éveilla, avec son petit parfum sucré aux cheveux.
(c'est délicieux les amandines)…

L'homme la respira et sourit :


C'était drôle et touchant comme elle le touchait, papillon de lumière, papillon bleu.
Mouvement huilé des amandes douces…

De ses bisous pointus de petite fille, elle s'appliqua à lui redonner courage, à lui qui était le Courage.

De ses bras ronds et nus autour de son cou à lui, elle l'apaisa :

Moi, je suis là…

Le Ciel brûlait d'or et de saphir.
La nuit de l'homme fut douce, après le départ d'Amandine il s'était endormi dans la consolation et le besoin de consoler.

Sur sa table de chevet, une petite photo ronde
De la petitoune incendiait le coeur…

Il se redressa, ACCEPTANT la vie avec ses tragédies et ses nuptialités !

Il voulait épouser immortellement la Lumière de la Joie !

Bien des femmes rêvaient de s'allonger tout contre lui, pourquoi ?

Car ses caresses étaient miel, ses paroles nectar précieux et ses intentions masculines, très masculines…

Un peu coquin, un peu enfant, un peu Papa, un peu foufou, maisimposant in fine sa Loi intérieure au monde :

Il pensait aux anges, aux corporalités érotiques, à la célébration charnelle, être bien ensemble, Elles et Lui.

Ce pluriel le fit éclater de rire et après le petit-déj, il se sentait fripon…

Faut croire qu'il n'était pas sans réponse, car les nanas de sa vie le sauvaient… de l'ennui.

L'érotisme était son chemin mais le respect son drapeau…

IL ne pouvait blesser ses Belles, tant il était …

Enamouré d'ELLES.

Ainsi quand la petite Amandine revint, en début d'après-midi, elle dit à sa Maman si tant aimée :
Je vais vous laisser les deux, je suis dans le Jardin, avec les oisillons qui pépient et les roses qui s'embellissent…
Rien que pour moi…

Miracle de la Vie, Miracle de la pulsion de vivre, sur l'autel du seul sacrifice qui vaille la peine :

La conjugalité, la réciprocité, l'infiniment beau d'aimer…
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Louis Polèse
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